Antibes, son port et ses musées


Son port

Le port de plaisance d’Antibes est l’un des plus gros, sinon le plus gros du genre en Europe. Il peut accueillir plus de 1600 embarcations de toutes catégories, du petit yacht aux mastodontes de plus de 150 m, propriétés de milliardaires. Rappelant qu’Antibes était une ville fortifiée, il s’étend de Fort carré au Bastion St-Jaume.

Le quai des milliardaires

D’importants travaux de rajeunissement et d’agrandissement des lieux prévus jusqu’en 2027 en restreignent la visite, s’agissant notamment de s’approcher de l’œuvre gigantesque de Jaume Plensa sur le Bastion St-Jaume qu’il est désormais impossible d’emprunter totalement.

Il en va de même de la zone dite « des milliardaires » dont l’accès est réservé, on s’en doute, aux propriétaires fortunés des somptueux palais flottants (dont la majorité semble provenir d’Arabie saoudite), les membres moins fortunés de leurs équipages et leurs invités privilégiés du jet set mondial. On est dans un autre monde et les gardiens à la mine patibulaire et aux muscles fièrement étalés nous le font bien sentir. Le spectacle de toute cette richesse inutile étalée avec une fierté choquante laisse pantois. On a vite fait de retourner retrouver la « vraie vie » dans le vieil Antibes, malgré sa horde de touristes.

Une œuvre monumentale: Nomade

Installée en 2010, sur le bastion Saint-Jaume, ancienne fortification qui protégeait l’entrée du port, puis chantier naval, Nomade , œuvre du grand sculpteur espagnol Jaume Plensa, est une forme d’une dizaine de mètres de haut dont les courbes évoquent un corps humain assis, une jambe repliée, le visage tourné vers la mer. Elle est entièrement constituée d’une sorte de filet dont chaque maille est une lettre majuscule d’acier inoxydable peint en blanc. La sculpture, emblème de la ville d’aujourd’hui, fait partie de la collection permanente du musée Picasso d’Antibes.

Plensa à Montréal

Dans le cadre du 375e anniversaire de la Ville de Montréal, Jaume Plensa a conçu une autre œuvre monumentale (comme dans le cas de Nice et Bordeaux, pour ne nommer que celles-là): Source, œuvre d’art public qui a été prêtée à la ville de Montreal pour une durée minimale de 25 ans grâce à l’apport de deux importants mécènes, Mme France Chrétien Desmarais et M. André Desmarais. Elle ravit Montréalaises et Montréalais depuis l’automne 2017

SOURCE, boulevard-Robert Bourassa, Montréal
Crédit photo: Jaume Plensa

Ses musées

Le musée Picasso

Construit sur les ruines de la cité grecque d’Antipolis, propriété de la Famille Grimaldi jusqu’en 1400, Hôtel de Ville en 1792, puis quartier militaire en 1820, le château Grimaldi devint un musée d’histoire au milieu des années ‘20. Picasso en fit son atelier pour quelques mois fort productifs en 1946-1947. Il laissa à la ville une vingtaine de tableaux, plus de quarante dessins et près de quatre-vingt céramiques. C’est en 1966 que le musée changea de vocation pour devenir le Musée Picasso, tout en accueillant les œuvres d’autres peintres et sculpteurs, notamment de Staïl, Miró et Calder. Jacqueline Picasso, veuve du grand artiste, enrichit la collection du musée par d’importants dons d’œuvres de son défunt époux au début des années ‘90.

Le musée est petit, agréablement aménagé et ses collections bien présentées. Même quand on a vu Picasso à Paris ou Barcelone, on ne doit pas manquer les œuvres du Maître exposées dans « son » musée d’Antibes. L’intégralité de celles qu’il a réalisées durant son séjour. Elles occupent tout l’étage supérieur de l’édifice. Un régal, tout simplement. Et quel magnifique édifice que ce château plusieurs fois centenaire. Sans compter sa terrasse qui surplombe la Méditerranée en nous offrant une belle série de sculptures. Moments d’enchantement.

Les superbes sculptures de la terrasse du château Grimaldi

Plensa: 40 ans de dessins au Musée Picasso

Chaque année, le musée accueille des expositions temporaires. Celle de 2022 était consacrée à Jaume Plensa. Décidément, l’artiste espagnol, qui y a installé quatre-vingt dix dessins réalisés entre 1982 et 2022, occupe, c’est le cas de le dire, tout l’espace à Antibes! L’exposition « La lumière veille » valait à elle seule le déplacement.

Le musée Peynet et du dessin humoristique

Les découvertes, d’aucun parlent de surprises, font partie intégrante des voyages. L’une d’entre elles fut pour nous de découvrir, sur la populaire Place nationale, le Musée Peynet et du dessin humoristique.

Natif de Paris, Raymond Peynet, dessinateur du fameux couple « Les Amoureux » servi à toutes les sauces sur tous les continents, s’est établi à Antibes en 1976 et a fait don de plus de 300 de ses dessins à ce musée municipal tant original que sympathique créé en 1989.

Outre sa riche collection permanente permettant d’effectuer une rotation des oeuvres accrochées de Peynet, le musée propose ponctuellement des présentation « événementielles » de dessins pouvant se rapporter aux fêtes de fin d’année, à l’été, à la fête de la musique, etc..

Le grand Sempe expose

Durant l’été 2022, le célèbre dessinateur de presse et caricaturiste Jean Plantureux (Plantu) exposait une centaine de ses dessins publiés durant ses 50 ans de carrière au journal Le Monde. Un regard exceptionnel sur l’histoire du monde vue par les yeux parfois sévères, parfois narquois, souvent cyniques mais toujours francs de cet artiste d’exception. Quelle chance nous avons eu de tomber tout à fait par hasard sur cette exposition remarquable.

Le musée d’histoire et d’archéologie

Installé dans deux galeries sous les voûtes du Bastion St-André, le musée d’Histoire et d’Archéologie renferme des centaines d’artefacts des excavations réalisées autour d’Antibes. Céramiques, bijoux, mosaïques, urnes, sarcophages, écus de bronze des étrusques, grecs, phéniciens et romains rappellent les origines millénaires de cette ville unique de la Côte d’Azur.

21,22 et 23 septembre 2022

Prochain article: Antibe, ses plages, son marché et La Garoupe