Les églises de Paris (1)


La France chrétienne, celle où l’Église devint omniprésente dans la société française, remonte à l’année 498. De la monarchie de droit divin, on passe à la France catholique romaine jusqu’en 1789 alors que les Révolutionnaires proclament la séparation de l’Église et de l’État. Puis, de 1801, sous Napoléon Bonaparte à 1905, les Français vivront sous le concordat signé avec le pape. En 1905, une loi, toujours en vigueur met fin au concordant en ré-instituant la séparation de l’Église et de l’État et en réglant la question des lieux du culte, des associations culturelles et de la police des cultes. L’état français est un un état laïque qui ne reconnait, ne privilégie ou ne subventionne aucun culte. Ce principe est inscrit à l’article premier de la Constitution de la Ve République.

La loi de 1905 a confié aux communes la propriété et les responsabilités qu’elle encoure du patrimoine religieux. À ce titre, la ville de Paris est responsable de l’entretien et le cas échéant, de la restauration des lieux de culte sur son territoire.

Au cours de mes promenades, j’ai visité, certaines rapidement, la plupart longuement, les 7 églises dont je vous invite à regarder les photos dans cet article et le suivant. La première se situe dans le 3e arrondissement, près du Forum des Halles, la seconde, Place St-Sulpice, dans le 6e et la troisième, à côté du Panthéon, dans le 5e.

Église Saint-Eustache

Construite dans le style gothique flamboyant en pleine Renaissance entre 1532 et 1663 pour remplacer Sainte-Agnès érigée dès 1223, l’Église Saint-Eustache s’élève tout à côté du forum des Halles et face au jardin Nelson Mandela. Compte tenu de ses dimensions à peine plus petites que celles de Notre-Dame, elle remplace cette dernière pour les grandes cérémonies et les rencontres ecclésiastiques de l’Église de Paris.

Son chœur, de style Renaissance, est remarquable par ses 9 vitraux et son maître-autel. La hauteur de voûte donne le vertige. À noter aussi, la magnifique chaire sculptée par Victor Pyanet et dessinée par Victor Baltard lors de la restauration de 1842. Dans la chapelle des Saints-Innocents, l’une des 25 que compte cet immense bâtiment, une œuvre de Henry de Triqueti, Le Mariage de la Vierge. Sur le parvis, L’Écoute, de Henry de Miller.

L’Église Saint-Eustache, à n’en pas douter, sur mon podium!l

Église Saint-Étienne-du-Mont

L’église Saint-Étienne -du-Mont, située à côté du Panthéon et construite entre 1491 et 1624 est, à mon avis, l’une des plus belles de Paris. La châsse de Sainte-Geneviève, son jubé, le dernier dans les églises parisiennes, son orgue datant de 1630 et son architecture qui fait la transition entre le gothique flamboyant et la Renaissance font de cette église du 5e arrondissement un réel bijou. Elle est classée depuis 1862 aux monuments historiques.

Le jubé

Le jubé de pierre finement sculpté a probablement été construit entre 1550 et 1600. Sa structure est gothique et son ornementation Renaissance. Véritable chef d’œuvre, sa balustrade est sculptée dans du calcaire et ses deux escaliers s’enroulent autour des piliers qui desservent tant le jubé et la coursive.

La chaire

La superbe chaire en bois sculpté, réalisée vers 1640 est classée avec raison monument historique. Son pourtour est orné de sept statues  représentant les vertus cardinales (prudence, justice, tempérance, force) et théologales (espérance, foi, charité), séparées par des bas-reliefs sculptés sur les panneaux racontant l’histoire de Saint-Étienne. Le dais est surmonté d’un ange, entouré de différents génies.

La chapelle de Sainte-Geneviève

La chapelle qui abrite aujourd’hui le tombeau de Sainte-Geneviève a été construite en 1852. Le très beau ciborium qui surmonte le magnifique manteau d’orfèvrerie présente d’un côté les vierges sages et les vierges folles et de l’autre, Saint-Siméon Stylite. L’autel est surmonté de la statue de Sainte-Geneviève. Trois reliquaires sont déposés dans la chasse dorée.

Et encore…

Église Saint-Sulpice

Une magnifique église sur une magnifique place dotée d’une magnifique fontaine, voilà qui résume bien, à mon avis, ce qu’est l’église Saint-Sulpice, sur la place du même nom, dans le 6e arrondissement.

L’église Saint-Sulpice est issue de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Sa construction, restauration comprise, s’est étalée de 1180 à 1870, ce qui explique un style architectural pour le moins disparate, allant du modèle inspiré par le Gesu de Rome au modèle classique. On le réalise facilement : Saint-Sulpice possède deux tours d’architectures différentes, conçues par deux architectes à deux époques différentes.

À voir

Faite de chêne et de marbre et reposant seulement sur les escaliers latéraux qui la soutiennent, la chaire de Saint-Sulpice (en haut, à droite) date de 1788. Véritable chef d’œuvre, elle comporte de nombreux symboles sur les différentes parties qui la composent. Ses dorures et ses peintures ont été restaurées en 2010.

À l’entrée de la Chapelle de Saint-Paul, une statue du Christ du Vendredi Saint (en bas, à gauche). En avril 2021 un mémorial pour les victimes du Covid-19 est inauguré dans cette chapelle.

La chapelle des Âmes-du-Purgatoire possède une Pieta, groupe en plâtre, ainsi qu’un vitrail, dont le motif central représente une Crucifixion. (en bas, à droite)

Église Saint-Julien-le-Pauvre

La basilique primitive de l’église médiévale Saint-Julien-le-Pauvre, située dans le quartier latin, fut détruite…par les Vikings en 886. Une seconde fut construite vers 1125, une troisième, celle que l’on voit actuellement rue Saint-Julien-le-Pauvre, vers 1160. Sa façade fut refaite en 1651 dans le style Renaissance.

Saint-Julien-le-Pauvre est l’église grecque-melkite-catholique de Paris, au rite byzantin.

Le 15 juillet 2023