Notre voisinage immédiat


Un appartement idéal …

Nous avons choisi de louer à long terme (63 jours) l’appartement que nous avions occupé pour une semaine, fin septembre/début octobre 2022 au 27, de la rue St-André des Arts, dans le 6e arrondissement. Rénové avec goût, idéalement situé à quelques pas de la Place Saint-André des Arts et de la Place Saint-Michel, des bouquinistes, de la Seine, de l’Île Saint-Louis, pas tout à fait dans le Quartier Latin ni tout à fait dans St-Germain des Prés, mais participant à l’effervescence des deux, cet appartement du quartier de la Monnaie s’est révélé idéal pour un séjour prolongé et le serait demeuré pour un séjour encore plus long!

dans un édifice historique

Au 27de la rue Saint-André des Arts, on retrouve un hôtel particulier, dit hôtel Duchesne ou encore maison des Trois Chapelets, édifice construit avant 1640 (Montréal est née en 1642...) et dont on modifiera la façade un siècle plus tard. La baie en cintre centrale donne accès à l'entrée de l'édifice, les deux autres ouvrant sur des crêperies (hyper présentes à Paris). Pour reprendre les explications des Monuments nationaux, la façade "est ornée par des rangées verticales de pilastres à refends formant un discret relief et donnent un parfait équilibre à l'ensemble. Au premier étage, la fenêtre en plein cintre est ornée d'un mascaron à tête de femme, avec pendentifs en forme de poires et de feuillage latéraux, ouvrant sur un balcon galbé à monogramme central et une console végétale de style baroque. Les ferronneries du balcon et des fenêtres emploient des décors différents. Au centre du garde-corps du deuxième étage se trouve une palmette ajourée". L'édifice, dont le balcon sur rue et la remarquable porte cochère ont été inscrits en 1928, compte quatre étages et des combles mansardés. Sa cour pavée donne accès à trois entrées d'escaliers, dont deux pourvus d'un ascenseur. Nous habitions un appartement entre le 3e et le 4e étage, donnant sur la cour intérieure, parfaitement insonorisé.

La rue Saint-André des Arts

On ne compte plus les édifices dont partie ou la totalité a été classée au titre des monuments historique. Pour ne mentionner que ceux-là: l’hôtel Duchesne (géographe et historien de Louis XIII) au n°27, l’immeuble que nous occupions, le lycée Fénelon au n°45, l’hôtel de Vieuville au 47, l’hôtel de Navarre au 49, l’hôtel du Tillet de la Bussière au 52 et la cour du commerce Saint-André au 61. Beaudelaire vécut au 22 en 1828 et au 30 de 1827 à 1830, Racine occupa le 41 de 1680 à 1684 et le poète américain Edward Estin Cumming logea au 48.

La place Saint-André des Arts

Largement piétonnière et arborée, bordée sur trois de ses quatre côtés par des cafés terrasses à la gastronomie fort moyenne quand elle n’est pas carrément mauvaise, cette place n’en demeure pas moins sympathique.  Elle fut, en son temps, le refuge d’artistes de la bohème et d’écrivains en devenir venus s’y désaltérer en réglant les problèmes du monde. Une plaque rappelle que le compositeur Charles Gounod y naquit. Colonne Morris, fontaine Wallace, bouche de métro et lampadaire typiques nous rappellent qu’on est bien au coeur d’une place bien parisienne.

La Place St-Michel

Crée en 1855 sous Napoléon III, à l’angle du boulevard St-Michel (le célèbre « boul Mich » des étudiants) et de la Place Saint-André des Arts, la Place Saint-Michel est célèbre pour l’accueil qu’elle a toujours fait aux contestataires de tout acabit, et plus particulièrement les étudiants. Notamment ceux de la Résistance en 1944, face aux Allemand et, plus récemment, ceux de la Sorbonne, violemment opposés aux policiers lors des événements de 1968. De nos jours, le calme revenu, les lieux se transforment régulièrement en vaste brocante, comme ce fut le cas durant 5 des 9 semaines que nous y avons passé. Les manifestations monstres que Paris a connues les 1ermai et 6 juin 2023 se déroulaient de l’autre côté de la Seine. À l’occasion des groupuscules font connaître leur position sur des questions qui les intéressent.

Adossée à un immeuble, la fontaine érigée en 1860, comprend une statue de bronze de St-Michel terrassant, inspirée de l’oeuvre de Raphaël au Louvre. Celle-ci est entourée de deux dragons cracheurs d’eau.

De la Place St-Michel, le pont éponyme nous permet de traverser la Seine et de rejoindre en quelques 5 minutes l’Île de la Cité, la Conciergerie, la Sainte Chapelle, le Palais de Justice, etc. À la gauche, le quai des Grands Augustins, ses bouquinistes et une vue du Pont Neuf, à une douzaine de minutes à pieds. À droit, une vue de Notre-Dame en pleine reconstruction et du quai St-Michel.  Bref, l’endroit idéal, bien desservi par le métro, le réseau d’autobus et le RER.

La Cour du Commerce Saint-André

On plonge dans l’histoire à quelques dizaines de mètres de l’appartement. En effet, au 61, rue Saint-André des Arts s’ouvre le Cour du Commerce Saint-André, passage pavé semi-couvert long de 120 mètres bordé de boutiques, qui relie celle-ci au boulevard St-Germain et, de façon secondaire, à la rue de la Divine Comédie.

Bien qu’ouverte en 1730, la Cour du Commerce Saint-André abrite depuis 1686 le Procope, le plus ancien café de Paris, qui s’enorgueillit d’avoir accueilli des philosophes des lumières, des encyclopédistes et des révolutionnaires, tels Diderot, d’Alembert, Rousseau, Montesquieu, Voltaire, Danton et Mara. Marat imprima son journal l’Ami du peuple au 8, Danton habita le 20, aujourd’hui disparu et remplacé par une statue en son honneur Place Henri Mondor et, détail important, c’est au 9 que l’ingénieur Schmidt développa la guillotine!

La petite histoire familiale ne manquera pas de retenir que c’est probablement à cet endroit que Louise et moi avons contacté le COVID-19 le 21 mai 2023!!

Côté rue Saint-André-des-Arts, une partie de la Cour est surmontée d’une verrière, construite en 1823 sur le modèle des passages couverts.

Bref, à ne pas manquer. Entre l’histoire les boutiques et la restauration, le charme opère 7 jours sur 7.

Et encore ceci

L’Hôtel des abbés de Fécamp

Belle découverte l’après-midi-même de notre arrivée à Paris. À quelques mètres de la Place St-André des Arts, au 5 de la rue Hautefeuille, l’Hôtel des abbés de Fécamp, construit en 1292 pour les abbés de la Trinité de Fécamp et rebâti au XVIe siècle.

De la tourelle d’angle du début du XVIe siècle fortement détériorée, il reste les sculptures en dentelles de l’encorbellement et les perles et entrelacs de la corniche Les façades et toitures ont été classées en 1947 et la tourelle d’angle en1948.

Une des beautés de Paris: l’Histoire n’est jamais très loin et se manifeste dans le bâti. Même en se rendant pour la première fois à l’épicerie du coin!

Le premier édifice en béton armé de Paris

Au 1 de la rue Danton, qui donne sur la Place Saint-André des Arts, s’élève le tout premier édifice en béton armé construit à Pris entre 1898 et 1900.  De style Art nouveau avec ses éléments décoratifs notamment les céramiques et mosaïques, il est l’oeuvre de l’architecte Edouard Arnaud (qui s’y est installé ainsi que les bureaux de son entreprise) aidé par l’ingénieur François Hennebique, duquel l’Histoire a retenu le nom. Magnifique bâtiment qui ouvre une rue célèbre à Paris.

La rue des Grands Augustins et le célèbre Lapérousse

Les rues Séguier, Git-le-Coeur et de l’Hirondelle

Pour les mordus d’orientation…

Le 28 juin 2023