photo rapport d’impot
Le chef du PLQ appelle ses adversaires à dévoiler, ainsi qu’il s’est lui même engagé à le faire, leurs avoirs, actifs, rapports d’impôts tant pour eux que pour leur conjoint dans une démarche que je peux comprendre sur le plan de la stratégie politique mais sur laquelle je demeure, encore ce matin, ambivalent. S’il veut rappeler par ce geste qu’il ne saurait exister de transparence à deux vitesses et que ce qui est bon pour l’un doit l’être aussi pour l’autre, il a raison. En matière d’éthique, on a la très nette impression que madame Marois et monsieur Legault (dont le parti, il est vrai, n’a pas encore été atteint directement par le mal qu’il dénonce) ont la prétention facile du ‘pas moi mais les autres, les autres mais pas moi’.
On est transparent ou on ne l’est pas. Point à la ligne. Quant à savoir jusqu’où doit s’étendre la divulgation, qui doit-elle inclure, quel niveau de détails doit-elle couvrir, tout cela me paraitt être d’importantes questions que l’on pourrait et que l’on devrait débattre rapidement après la présente campagne…en souhaitant que celle-ci n’ait pas lieu avant quatre ans.
Coincidance…
L’entrée fracassante en politique de PKP a soulevé, avec autant de passion que de précipitation, mais aussi de raison, la question de la nécessaire distance entre lui et son entreprise de presse. Encore une fois, personne ne doute de l’intégrité des journalistes professionnels à l’emploi de l’empire Québecor. Reste que la Une du Journal de Montréal de ce matin laisse songeur. Une ligne assez discrète sur le PQ qui admet avoir été visité par l’UPAC et une demie-page, au moins, avec photos, révélant que l’agenda de Jean Charest était sous la loupe des policiers. Sans oublier, pour faire bonne mesure, le sur-titre qui renvoie à l’UPAC et à la commission Charbonneau. Je laisse chacun à son appréciation.
Débat à Verdun
Pendant que le festival de la boue s’intensifie (cela aussi était manifestement à prévoir), les candidats débattront des enjeux propres à l’Île-des-soeurs ce soir à Verdun. Rares sont les débats qui déterminent du sort des candidats. Tout au plus consolident-ils les intentions de vote. Qu’importe. Traditionnels à l’île-des-soeurs, ils constituent l’un des moments forts de toute campagne électorale. Il en sera très certainement de même ce soir.
D’autant plus que la lutte y est féroce, entre le PLQ, qui détient le comté depuis 25 ans et le PQ qui semble avoir une réelle chance de l’emporter pour peu que le vote QS s’effrite et que le vote caquiste se consolide. Ce qui ne semble pas être le cas.
Madame Pintal, appuyée d’une forte équipe locale et d’une non moins forte équipe extérieure venant du monde des arts et de la culture, mène une campagne de tous les diables.
Jacques Daoust, candidat prestigieux, ministrable lui aussi et natif de Verdun, en fait autant, mais de façon différente, avec une équipe libérale partiellement renouvelée, peut-être réduite en nombre mais terriblement efficace le jour du vote. Le candidat du PLQ compte évidemment sur le vote caquiste de 2012, qu’un candidat à peu près inconnu aura beaucoup de mal à conserver cette année.
Malgré les sondages qui donnent le PLQ gagnant au Québec avec une très courte majorité, les deux analystes canadiens principaux de sondages que sont threehundredeight.com et 2closetocall.com ne s’entendent pas sur le résultat de l’élection dans Verdun au soir du 7 avril.
Le premier, qui prédit 65 sièges au PLQ, 55 au PQ, 3 à la CAQ et 2 à QS (PLQ: 41,2%, PQ:33,1% ,CAQ:14,5%, QS:8,7%), accordait hier 52% de chances de victoire au PQ avec les intentions de vote suivantes: PLQ:39,7%, PQ:41,6% , CAQ:11,8%, QS: 6,4%.
Le modèle mathématique de l’entreprise 2closetocall (si la tendance se maintien, retenue par le Journal de Montréal), donne pour sa part, 93% de probabilités d’une victoire libérale en accordant les intentions de vote suivantes dans le comté: PLQ:44,9%, PQ: 35%, CAQ:8,4%, et QS:3%.
Voilà qui apportera énergie et eau au moulin des deux équipes tant pour ce soir que pour le dernier droit de la campagne. Elles devront garder à l’esprit que les modèles mathématiques, les sondages et les chiffres ne votent pas. Ce sont les électeurs qui le font…en se rendant aux urnes, c’est-à-dire en se déplaçant.